Changement de monde.

La voiture avait à peine de démarrer, Aaron était déjà vautré sur la banquette arrière et sa mère au volant. Une minute peut être que le moteur ronronnait, la mère d'Aaron brisa déjà la routine qui venait à peine de trouver sa place dans l'habitacle.

« Surtout pense à m'appeler tout les soirs mon chéri. J'espère que tu mangeras bien au moins ! Oh fait attention aux autres cavaliers on ne sait jamais, la compétition s'installe vite pour un rien. Si ton cheval ne te convient pas, fait le changer surtout, il ne faudrait pas freiner ta progression. Penses à te couvrir aussi, on attrape ...

Play.
It kills me not to know this but I've all but just forgotten
What the color of her eyes were and her scars or how she got them
As the telling signs of age rain down a single tear is dropping
Through the valleys of an aging face that this world has forgotten

La voix de Tim McIlrath envahit les oreilles du jeune blond étouffant les paroles agaçantes et répétitives de sa mère. Elle ne se rendait pas compte, mais c'était la troisième fois de la journée qu'elle lui déballait son discours de la mère protectrice et affolée. Et la troisième fois que l'I-Pod d'Aaron sauvait la vie de ses oreilles ennuyées d'avance de supporter ce calvaire. 18 ans, 18 ans qu'il écoutait ses paroles, il fût un temps où il les buvait une à une sans rien perdre. Aujourd'hui il est un temps où il ne les supporte plus. Les accords de guitares défilaient dans ses tympans, alors que le paysage défilait devant ses yeux qui ne tardèrent pas à se fermer pris par l'ennui. [...] Une heure, peut être plus, la voiture s'engageait enfin dans une allée. Le changement de bruit, la différence de vitesse ... Tout était là pour qu'Aaron ouvre ses yeux, l'esprit encore plongé dans un rêve quelconque. La voiture roulait désormais sur une allée ombragée bordée d'arbres et recouverte de gravillons blancs, tout ce qu'il y a de plus banal; puis le véhicule se gara devant un grand bâtiment. Un grand bâtiment au crépit blanchâtre d'apparence moderne et aux marches de pierre qui donnaient sur une grande porte en verre. Première surprise, ils sont moderne ici, le jeune s'était déjà imaginé des vielles écuries recouvertes de toiles d'araignées ... Le garçon rangea ses écouteurs et son I-Pod dans la poche de sa veste :e plus de batterie. Un soupire et la porte était déjà ouverte et les poumons du jeune homme se remplirent de cette odeur familière : celle des chevaux qu'on retrouve dans toutes les écuries. Sa mère tout sourire s'était jetée sur le coffre de la voiture pour sortir les bagages de son fils adoré, son petit protégé. Tant mieux, ça serait toujours ça de moins à faire pour le jeune blondinet. Faire le minimum, c'était ce à quoi on l'avait habitué, pourquoi changer maintenant ?

« Aller viens mon chéri !

Il leva les yeux vaguement au ciel, mains dans les poches de son jean, la tête haute et le regard se promenant autour. Il suivit sa mère tenant un minimum de distance, après tout il n'avait pas vraiment envie qu'on le voit avec elle, mais il fallait bien que les bagages soient portées par quelqu'un ... Elle s'arrêta devant la grande porte de verre, sûrement l'entrée principale. La mère d'Aaron prit un drôle d'air tout à coup alors que son fils montai les marches à son tour sans comprendre pourquoi elle s'arrêtait ainsi au lieu de pousser la porte et de finir d'amener les bagages de son fils. Elle se retourna pour voir son petit protégé.

« Peut être vaut-il mieux que je te laisse.

Aaron fronça vaguement les sourcils, cela ne ressemblait pas au comportement de sa mère et il fût perdu un instant ... Sa mère elle souriait moins et regardait son fils avec gravité, comme si elle avait fait la plus grand bêtise de toute sa vie. Puis elle enlaça son fils avec toute la force dont elle pouvait faire preuve. Aaron soupira d'agacement, c'était le genre de scène qui le dégoutait plus que tout au monde. Il se dégagea de sa mère sèchement, celle-ci baisa le regard et fit demi-tour sans un mot direction la voiture. Aaron resta face à la grande porte le temps que le moteur de la voiture se fasse entendre et qu'elle s'éloigne. Puis il jeta un coup d'oeil autour de lui. Il jeta un coup d'oeil à ses sacs, ce qui l'embêtait le plus c'était bien ça : de devoir porter ces fichus sacs. Il les laissa en plan donc sur le haut des marches, prendre l'air, c'était de ça dont il avait besoin. Il commença donc à marcher sur l'allée de gravier blanc. A côté du grand bâtiment principal, il y avait d'autres bâtiments, dont certains ressemblaient de loin à des écuries. L'humeur d'Aaron changea du tout au tout, après tout il était venu ici pour les chevaux, il fallait bien qu'ils soient quelque part ... Son pas se fit plus pressant, ses mains sortirent des poches instinctivement, une esquisse de sourire se dessina sur son visage au coin de ses lèvres. Une fois au milieu de l'allée de box, Aaron fut dans son élément, ou plutôt dans le bonheur. Des chevaux de toutes sortes, à sa droite aussi bien qu'à sa gauche. Il commença aussitôt à parcourir l'allée à la rechercher du beau cremello. Mais arrivé au bout de son chemin, toujours rien. Un soupire s'échappait à nouveau, il n'avait plus qu'à trouver quelqu'un pour l'aider. En plus ses sacs étaient toujours en haut des marches, donc s'il voulait voir Savior, c'était rapidement avant que quelqu'un ne veuille lui faire une mauvaise blague ...

Petit nouveau Nombre de messages : 44 Age : 33 Date d'inscription : 16/07/2010

"Ne te sens tu pas seul en ce moment mon cher Aaron ? Oui, c'est bien à toi que je parle petit bipède. Tu viens de quitter ta mère, assez sèchement, je dois l'admettre. Ne regrettes-tu pas en cet instant précis ses bras qui t'enlaçaient quelques minutes à peine ? Pauvre de toi... Mais ne t'inquiète pas, je suis là maintenant..."
Dans l'écurie, un silence s'installa. Les quelques chevaux qui pointaient leur bout du nez au-dessus de leur demi porte de box quelques secondes auparavant venaient de se retirer dans l'ombre. Ceux qui, impatients de retrouver leur cavalier, tapaient contre leur porte avec leur antérieur s'immobilisèrent, les oreilles couchées en arrière. Alors, un vent pénétra dans l'allée principale, parvenant jusqu'au jeune homme qui se tenait là, seul, à la recherche probablement de son compagnon d'écurie. Un des ampoules se trouvant à proximité grésilla avant de s'éteindre complètement. Les autres suivirent, quelques secondes plus tard, plongeant l'écurie dans le noir.
"A quoi penses-tu alors Aaron, en cet instant précis ou tu es bien seul, dans cette écurie ? N'as-tu pas peur du noir, de cette atmosphère qui se fait de plus en plus pesante et que tu es maintenant face à ton destin ? Tu devrais pourtant... Wakefield renferme bien des secrets. Je te souhaite la Bienvenue... !"
Soudain, tout redevint normal. Les lumières s'allumèrent d'elles-mêmes. C'est alors qu'un cheval, à quelques boxes de là, décida de passer sa tête par dessus la demie porte de son box pour observer le bipède qui perturbait sa tranquillité. Qu'est-ce qu'ils pouvaient en faire du bruit avec les deux pattes ceux-là ! Ce cheval, avec sa belle tête d'une couleur "crème" si spéciale, dressa les oreilles vers cet étranger qu'il n'avait jamais encore vu. C'était Savior...